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7 juillet 2020

Barberousse (Akahige) 1965 Akira Kurosawa

AK a la patate et j'avais bien tort de me méfier de celui-là, mais il est vrai que ses adaptations d'auteurs russes ne m'avaient guère emballées jusqu'alors. Toujours en écran large, il tire le maximum de ses décors finalement assez dépouillés (une tendance qui s'affirme de films en films) et compose des plans à la géométrie imparable. Pas près d'oublier la scène de la mante religieuse, à l'atmosphère surnaturelle, où l'on est aussi hypnotisé que sa proie, ou ce plan magnifique où des couvertures mises à sécher compose un labyrinthe, permettant à des témoins (et nous) de voir cette fillette retrouver son humanité dans une scène pudique et bouleversante. Cette même fillette est inoubliable quand elle envoie valdinguer le bol du bon médecin. La star, évidemment, c'est boss Mifune, en médecin mal dégrossi. Un roc ! Suffit qu'il ouvre la bouche et plus personne n'a rien à dire ! C'est leur dernier film ensemble et on peut dire que Toshiro y a incarné parmi les plus inoubliable des personnages. (vu en 2020)

barberousee bw

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7 juillet 2020

Joker 2019 Todd Phillips

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous, ceux qui portent ce film aux nues ? Film de l'année, etc., faut pas exagérer. C'est sûr que Joaquim Phoenix est en pleine performance (le vilain mot), en orbite pour l'oscar. Passe encore, mais le reste est faiblard, ça traine, les plans durent trop, histoire de faire plus auteur, les décors sont un peu TROP années 70, regarde un peu ceux de The Deuce, pas besoin de rappeler à chaque plan : eh mec, c'est les 70s, ça le fait trop einh ? Et pourquoi les 70s, pourquoi pas maintenant ? Et ces références à Scorsese, ça rime à quoi ? A s'acheter un ticket pour les tops de fin d'années ? Bref, trop de références , comme pour s'acheter une légitimité. A part ça, dès la première minute, on comprend ce qui va suivre, et ça arrive effectivement, bien surligné, c'est pas finaud. Et donc le Joker, c'est finalement un brave petit gars, c'est la société qu'en a fait ce qu'il est, c'est pas sa faute. D'ailleurs il ne zigouille que des méchants, le seul meurtre injustifiable est hors champs, et ne se produit peut-être même pas. Tout ça est donc bien moral. On en viendrait presque à le plaindre. Et pis le film inclus sa propre analyse, me dit quoi penser, et ça me plait pas. (vu en 2020)

Joker

21 juin 2020

LeCrime était presque parfait (Dial M for murder) 1954 Alfred Hitchcock

Même "à plat", c'est une succulente friandise, une délicieuse "chamber piece", on jubile de la même façon que pour Rope. Le propos est aussi noire que l'éxécution est légère et simple, du moins en apparence. Une adaptation exemplaire d'une pièce de théatre. (vu en 2020)

crime etait presque parfait

21 juin 2020

La Loi du silence (I Confess) 1953 Alfred Hitchcock

Celui-là est assez innatendu, se déroulant au Quebec (!) dans l'ombre sinistre d'imposantes églises, catholiques (!!), à peu près dénué de virtuosité, d'humour, de spirit. Tout ça pour dire que ça ne signifie pas que ce soit mauvais, loin de là. Le mari (Roger Dann), qu'on voit peu, a une attitude exemplaire dis-donc. (vu en 2020)

loi du silence

21 juin 2020

L'inconnu du nord-express (Strangers on a train) 1951 Alfred Hitchcock

Ce film est méchant, vilain, vicieux, qu'on en juge : Miram est vénale, d'une sensualité vulgaire qui ne s'en cache pas (faut la voir déguster sa glace quand elle se rend compte que Bruno la reluque). Quand on la voit se faire étrangler (magnifique scène de meurtre, dans un parc d'attraction qui plus est, le meurtre est un jeu, un spectacle), on a l'impression qu'elle l'a bien cherché. Et on voit bien que c'est le bad guy qui intéresse Hitch, il est complètement siphoné du bocal, fascinant, puissant, alors que les gentils de l'histoire sont bien ternes, et attire peu la symphatie. D'ailleurs Guy n'est pas tout net, Bruno est que la projection de ses désirs refoulés. Il n'y a que Barbara (Patricia Hitchcock) qui remonte le niveau de ce milieu bourgeois (tennis et réception...), qui amène de l'esprit. Nasty. (vu en 2020)

Inconnu du nord-express

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21 juin 2020

Entre le ciel et l'enfer (Tengoku to jigoku) 1963 Akira Kurosawa

Décidemment Kuro aligne les grands films depuis les années 50. Il structure celui-là en trois actes distincts : d'abord le huis-clos, puis le "police procédural", enchaîne avec une plongée expressioniste dans les bas-fonds de Tokyo, avant de conclure avec un final qui te la coupe, littéralement. Ciel et enfer, riches et pauvres, quartiers huppés et taudis, cupidété et moralité, conscience et folie, irréconciliables, inséparables. Toujours aussi clair et solide, un style qu'il semble maitriser au plus haut point maintenant, relevé par la musique géniale de Masaru Sato. C'est très fort, parce que sur le papier, il n'y a rien de bien excitant, et c'est tout le savoir faire du Kuro d'en tirer un film tendu, implaccable et haletant. (vu en 2020)

entre le ciel et l'enfer

21 juin 2020

L'Éffrontée 1985 Claude Miller

C'est simple et ça sonne juste, les larmes me montent aux yeux plus d'une fois face à Charlotte Gainsbourg. Ce père bourru au grand coeur, ce patelin entre Thonon et Evian, région de mon enfance, me remuent pas mal. (vu en 2020)

 

éffrontée

18 juin 2020

Le Grand alibi Stage Fright 1950 Alfred Hitchcock

Il y a les grands films d'Hitch, et il y a ces petits où l'on trouve beaucoup à aimer : Marlène Dietrich (la classe, et des répliques qui tuent : "C'est très jolie, si on peut appeler jolie une robe de deuil. Y aurait-il moyen d'ouvrir le décolleté ?"), des beaux plans comme la porte d'entrée qui s'ouvre sur la robe ensanglanté, ou le regard angoissé de Jane Wyman qui pensent qu'elle va y passer, dont seuls les yeux émergent de l'ombre, le coup de la poupée, la vie comme représentation théatrale, et le théatre comme vie (un classique). Ce bon petit film rappelle sa période anglaise. (vu en 2020)

grand alibi

18 juin 2020

Lost in translation 2003 Sofia Coppola

Un dispositif léger, un Tokyo qui évite la visite touristique - heureusement - tout de stimuli pour la vue et l'ou!ie, Bill Murray pour la comédie, Scarlett Johannson pour le charme, une chouette bande son, tous les ingrédients sont là pour renouveler la comédie romantique. On plane avec ces persos jetlagués et détachés, même si tout n'est pas réussi, Murray cabotine un peu, certaines scènes sont foirées, en trop (la call girl), mais le charme opère à fond. C'est tout autant un reportage sur ces deux stars, assayant le statut d'ìcone de l'un et observant l'autre le devenir. (vu en 2020)

lost in translation

16 juin 2020

Sanjuro (Tsubaki Sanjuro) 1962 Akira Kurosawa

Kuro lâche du leste sur le fond mais pas sur la forme, son histoire de ronin bourru qui donne un coup de main à une bande de jeunes naifs en lutte contre un salaud de gouverneur et sa clique, ne sacrifie sur la mise en scène, plus claire, solide et lisible que jamais, et on regarde le tout avec un sourire grand comme ça sur la figure. Cette fois il réussit ses scènes de comédie (je pense à la forteresse cachée et aux deux paysans un peu lourds). La star c'est of course Toshiro-san, qui somnole, baille, se gratte partout, jure, mais il s'en fout, c'est lui le meilleur, question sabre et malice (il annonce les Zatoichi et Ogami Itto à venir), et c'est lui qui vient mettre du goût dans cette histoire à base de jolis jardin jardin japonais et de jeunes samourais trop lisses. Les combats aux sabres installent Kuro au firmament de la discipline. Il clot son film de bien belle maniüre : on croyait que c'était pour rire ? On n'y connait rien ! Le plan final, Sanjuro s'en allant, de dos, la caméra le suivant en plan serré, raccorde sur le plan d'ouverture de Yojimbo qui, bien que tourné avant, pourrait en être la suite directe. (vu en 2020)

sanjuro

16 juin 2020

Les Salauds dorment en paix (Warui yatsu hodo yoku nemuru) 1960 Akira Kurosawa

Toujours aimé ces films de gangsters où, plutôt que la mafia, les gangs de blacks ou de latinos, les ordures sont les cols blancs des grandes compagnies ou des fonctionnaires. Corruption, meurtre, vengeance et Toshiro Mifune tiré à quatres épingles dans son costume trop étriqué pour contenir sa formidable présence (on dirait que sa chemise va se déchirer quand il s'énerve). Kuro est maître de son art, impeccable, solide, dynamique, à l'aise avec ces mecs en costumes et les lignes droites de leurs bureaux, les tatamis et les volets de papiers de leurs belles demeures. Ça finit pas bien, of course. (vu en 2020)

salauds dorment en paix

16 juin 2020

Les Amants du capricorne (Under capricorn) 1949 Alfred Hitchcock

J'avoue, je confesse mon appréhension avant d'envoyer celui-là ; Hitch et les films en costumes n'ayant rien donné de bon jusqu'alors. Eh be je me suis fais cueillir par ce superbe drame romantique. Ça commence mollement puis l'attention est captivée dès la rencontre avec Joseph Cotten, puis ça devient peu à peu irrésistible. C'est d'un romantisme mortifère (les pastels relevés de couleurs claquantes de Jack Cardiff servant bien la chose), on sent une odeur de putréfaction derrière les rideaux. Quand apparaît Ingrid Bergman, on comprend que ça va forcément mal tourner. Quelques détails incongrus mettent la puce à l'oreille : le personnel de cuisine se fait fouetter par la gouvernante (dans une belle scène voyeuriste qui a du plaire à De Palma), l'air perdu et les pied nus d'Ingrid pendant la réception, la tête réduite, et bien sûr cette gouvernante, digne cousine de Mme Danvers. Celle-ci est carrément flippante dans une scène très hitchcockienne qui marque. On sent mariner les les sentiments et les passions inavouables de ces personnages tourmentés, magnifiés par de somptueux longs plans très mobiles, le must étant cette scène ou Ingrid confesse son passé à son cousin, tournant autour de lui, changeant dix milles fois d'expression. Encore un très beau Hitch, plus concentré sur le suspens que sur les personnages, dont le romantisme morbide annonce Vertigo. (vu en 2020)

amants du capricorne

 

16 juin 2020

Big man Japan (dai-nihonjin) 2007 Hiroshi Matsumoto

Le "pitch" est suffisamment drôle : un reportage sur un gars qui peut se transformer en "Big man Japan", soit un mec en slip de la taille d'un building, employé par le gouvernement pour protéger le Japon contre des monstres improbables (mon préféré : Evil Stare Monster"). Entre deux combats, un journaliste et un cameraman, toujours hors champs, suivent partout ce mec déprimé par son divorce, par son boulot, par les remarques blessantes de la population qui suivent ses interventions en mode téléréalité et qui le trouve ringard et démodé, par son agent qui loue des emplacements de son corps aux sponsors. C'est drôle et triste, loufoque, surréaliste, touchant. Hiroshi Matsumoto a l'air de faire son film dans son coin, en dehors de toute influence, avec soin et obstination. Ça fait du bien de savoir qu'un gars fait ce cinéma là. (vu en 2020)

big man japan

6 juin 2020

Yojimbo (Yojinbo) 1961 Akira Kurosawa

Là encore, très étonné de découvrir ce film d'action de la part d'AK, qui arrive à renouveler son syle avec une belle vigueur. Mifune est délicieux en ronin cool et mal rasé,. Surtout, le film surprend par son défilé de gueules cassées, de saloparts hirsutes (quelque chose des monstres d'un cirque), par son ton irrévérencieux, son style impur, par cette greffe batarde et sacrilège du chambara et du western, les déopuillant de leur classicisme, les souillant d'une certaine impureté. Faut quand même reconnaître que Leone a quasiment tout pillé, tel un des persos du films. A noter la musique en rupture de Masaru Sato. (vu en 2020)

 

yojimbo

6 juin 2020

La Forteresse cachée (Kakushi-toride no san-akunin) 1958 Akira Kurosawa

Après Les Bas-fonds, tu m'étonnes qu'AK s'est dit que ça va comme ça, et qu'il ait voulu tourner un bon film d'aventure des familles, et accessoirement de faire un carton. Mission accomplie, c'est assez étonnant, surprenant même, de voir un film du Maestro en écran large (en Tohoscope), dont les habituels thèmes et préoccupation, s'ils ne sont pas absents, se font plus discrets et laisse la place au plaisir. On retrouve avec bonheur son solide sens formel, ses images qui claquent et un Toshiro Mifune en grande forme. Cette princesse graçonne et farouche (Misa Uehara) est aussi un superbe personnage, il faut la voir bridant le Toshiro. Le duel à la lance est un grand moment de plaisir (le clou du film). Les deux va-nu-pieds assure la couleur comique, légère, mais j'avoue que je les trouve un peu fatigants, ce qui prouve que la comédie n'est pas ce que Kuro maitrise le mieux. Mais c'est pas grave, c'est quand même super bien. (vu en 2020)

 

forteresse cachée

6 juin 2020

Le Silence des agneaux (The Silence of the Lambs) 1991 Jonathan Demme

A force de le revoir, je me détourne de la "performance" d'Anthony Hopkins (l'arbre qui cache la forêt) et m'attarde sur cette amérique abandonnée du bon dieu, crasse, déprimante, filmée dans des tons vert moisis brun dégeulis, sur Clarisse, dont la tristesse l'emporte sur la peur et le dégoût, sur Clarisse encore dans cette cave, banale antichambre de l'enfer, le rythme cardiaque au maximum, le souufle court, tenant son revolver d'une main qui tremble beaucoup trop, alors que la bête, protégée par l'obscurité, l'observe, fascinée. (vu en 2020)

 

silence des agneaux

6 juin 2020

Les Bas-fonds (Donzoko) 1957 Akira Kurosawa

Il faut de l'abnégation pour arrive au bout de ce Kuro raté alors que l'on a les vitres à faire et les photos à trier. C'est l'adaptation d'une pièce de théatre russe et, à part la transposition au Japon, Kuro à du penser que la pièce se suffisait à elle-même, qu'il lui suffisait de la filmer telle quelle, je vois pas autre chose. Le film dure deux bonnes heures et pendant la première, ben on n'y voit guère plus qu'une bande de miséreux partageant une piaule sordide et s'envoyant des vacheries. Un prologue d'une heure en quelque sorte. Puis à la moitié, la logeuse laisse entendre à l'un d'eux, qui est aussi son amant, que s'il tuait son mari ça serait pas plus mal. Ah, enfin de l'enjeu, pense-t-on. Tu parles, il se passera pas grand chose jusqu'à la fin, qui verra le mari y avoir droit, dans une scène assez confuse. Puis un long épilogue, qui ressemble beaucoup au prologue. Ouf ! Il y a sans doute quelque chose qui m'échappe (la pièce raconterais la lutte révolutionnaire de ces crève-la-faim contre leurs propriétaires, bon...), n'empêche, c'est sans rythme, on cherche en vain le style du maître que l'on connait, mais il semble ici sans imagination. Même Toshiro Mifune est à l'étroit et a de la peine à imposer son personnage. Pénible. (vu en 2020)

bas-fonds

19 mai 2020

Beasts clawing at straws (Beasts That Cling to the Straw) 2020 Yong-hoon Kim

Encore un de ces petits noirs coréens graphiquement très violent (on préfère fracasser les crânes à coups de bouteilles de champagne plutôt que de discuter, plus efficace, plus visuel) à l'humour à froid, qui est au pays du matin calme ce que la raclette est à la Suisse. C'est encore l'histoire archi rabattue d'un groupe de personnes qui s'entretuent pour un sac de pognon (un Vuitton, quand même). C'est pas spécialement le mieux écrit (beaucoup de choses un peu trop grosses, ou téléphonées) et le gars Kim ne donne pas dans la sobriété mais ne parait pas un virtuose de la mise en scène non plus, juste pas malhabile on va dire pour être sympa. Ses plans sont plutôt sans goût, trop bariolés je trouve. En toute logique, on devrait trouver ça fatiguant, mais finalement je l'ai regardé sans déplaisir, faut dire qu'il n'y a pas de temps mort, que ça reste amusant et surtout qu'il y a l'extraordinaire Do-yeon Jeon. (vu en 2020)

beasts clawing at straws

19 mai 2020

La Corde (Rope) 1948 Alfred Hitchcock

J'ai toujours follement adoré Rope. D'abord, contrairement a ce qu'on dit, il y a trois ou quatre cuts très visibles. Ça n'enlève rien à la brillance de la chose. On est suspendu à chaque mot, à chaque détails, tout au long des quatre-vingt minutes. On sait bien que ça va foirer, on sait que James Stewart (grandiose, à l'aise) a très tôt l'intuition de ce qui est arrivé et qu'il confondra ces meurtriers, on sait tout et pourtant la marmite bout inexorablement. L'absence de cuts ne veut pas dire absence de montage, ici remplacée par les mouvements d'appareil et les variations de valeurs de plan. Et le meurtre comme oeuvre d'art, y-a-t-il plus hitchcockien ? De plus il s'amuse bien, voir cette allusion à Notorious pendant la conversation entre James Stewart et Constance Collier. Sans problème dans le top du maître. Love ! (vu en 2020)

corde

19 mai 2020

Matrix reloaded (The Matrix reloaded) 2003 Lana & Lilly Wachowski

J'aime beaucoup le premier Matrix. Cette suite n'est pas un blockbuster classique, ils (c'étaient des gars à l'époque) tentent des choses, mais ils n'avaient visiblement plus grand chose à dire. Faut dire qu'on y entend son lot de dialogues risibles, qu'on y voit autant de scènes carrément ridicules (tout ce qui se passe à Zion), que les scènes d'action, assez chouettes dans le premier, sont assez boursouflées. C'est quand même fou, comment peut-on passer d'un blockbuster audacieux et excitant à ce truc ? (vu en 2020)

matrix reloaded

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