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16 mai 2020

Le Procès Paradine (The Paradine Case) 1947 Alfred Hitchcock

 Gregory Peck n'est décidément pas à sa place chez Hitch, même s'il est mieux ici que dans Spellbound, il est quand même peu crédible. Le procès qui occupe la moitié du film est bien filmé et n'ennuie absolument jamais. La visite de la chambre d'Alida Valli rappelle Rebecca. Le concupiscent Charles Laughton est divinement odieux, le plan où il mate l'épaule nue d'Anne Tod laisse penser qu'il va la dévorer toute crue. L'arrivée d'Alida Valli en prison et son décoiffage ont quelque chose d'un viol. Bref, beaucoup de bonnes choses, comme dans tous les Hitch moyens, mais voilà le film ne laisse pas un grand souvenir, peut-être à cause du couple principal, pô tellement convaincant. (vu en 2020)

Procès paradine

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16 mai 2020

La Maison du Docteur Edwards (Spellbound) 1945 Alfred Hitchcock

La belle Ingrid Bergman se paye un coup de foudre assez niais, en un plan très réussi. Puis elle a cette manière presque obscène de dire "pâté de foie". Le rêve désigné par Dali bien sûr, l'humour ("faîtes de beaux rêves, que nous analyserons au petit déjeuner"), le plan du pistolet, des portes qui s'ouvrent, la scène du rasoir (rappelant Soupçons, annonçant Norman Bates), il y a beaucoup de chouettes choses dans ce film loupé. Gregory Peck est bien trop benêt, (mais pourquoi tombe-t-elle pour lui ?), Ingrid est plus marrante que convaincante en femme froide et analytique soudainement amoureuse et passionnée, et tout ce micmac psy me paraît bien risible. Il semblait évident qu'Hitch s'en empare, mais allons, on n'y croit pas une seconde. (vu en 2020)

maison du dr edwards

16 mai 2020

Les Enchaînés (Notorious) 1946 Alfred Hitchcock

Devant cet indéboulonnable, on ne se sent pas le droit de faire la fine bouche. Je ne la fais d'ailleurs pas, j'ai aimé cette fiévreuse intensité, ce faux film d'espion mais vrai drame amoureux, ce très beau couple décidément parti du mauvais pied, lui cynique et malheureux, elle perdue et magnifiquement photographiée (quels baisers !). Hitch n'est pas spectaculaire, le film semble construit sur des éléments très simples, une femme, deux hommes, une clef menant à une bouteille de vin (il est d'ailleurs beaucoup question d'ivresse). C'est d'un romantisme moite et amer, fait des matins de gueule de bois. La mise en scène coule toute seule, l'histoire semble racontée en une suite de gros plan sur des visages. Ouais, c'était bien. (vu en 2020)

enchainés

16 mai 2020

Proxima 2019 Alice Winocour

Ce n'est pas un film de SF mais on ne peut s'empêcher de le comparer aux récents Ad Astra, First Man ou Interstellar, qui eux aussi mêle le cosmos (le plus grand que soi) à l'intime. Le film convainc par sa simplicité : pas besoin de deuil, de la mort d'un proche, d'un œdipie compliqué, de catastrophe planétaire ni de FX chiadé, de spectaculaire et de surligné. On va dans l'espace, l'entrainement est ce qu'il est, on abandonne sa petite fille pour un an mais ça ira, voilà. (vu en 2020)

 

proxima

16 mai 2020

The Gentlemen 2019 Guy Ritchie

J'avoue que j'aime bien Snatch, ne t'en déplaise, pour son humour et sa galerie de gueules. "Guaille" Ritchie continue de développer sa mythologie du gangster british cool et sophistiqué, montrés ici avec un certain sérieux. C'est vrai que ces mafieux londoniens, finalement bourges et prétentieux, cabotinent et ne font plus rire mais invitent plutôt à se moquer d'eux (et ces fringues, merde !). Et cette façon de mise en abîme, caution intello que Ritchie revendique depuis longtemps, est assez bidon. Du toc. (vu en 2020)

gentlemen

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15 mai 2020

Lifeboat 1944 Alfred Hitchcock

Un Hitch qui contente autant par sa gageure technique que par son contenu (comme Rope, donc). Très jolie ouverture - la cheminée d'un bateau qui disparait sous des flots bouillonants, puis la caméra qui s'en éloigne et qui cadre différents objets flottants à la surface, avant d'arriver au canot de sauvetage. Si c'est pas de la concision ! Les personnages sont caractérisés en un plan (les chaussures de Tallulah Bankhead). C'est une excellente idée d'avoir détourné le coté propagande en faisant de l'allemand un personnage supérieur. Un très bon Hitch donc, l'humanité n'en sort pas grandie. (vu en 2020)

lifeboat

15 mai 2020

Mission: impossible - Protocole fantôme (Mission: impossible - Ghost protocol) 2011 Brad Bird

Ce film est très fort : son scénario est bête à bouffer du foin (c'est pas croyable qu'on écrive encore des scripts comme ça), son méchant falot, ses héros de pacotilles, mais c'est super bien, grâce à sa succession de scènes d'action (le mouvement, l'essence du cinéma) absolument captivantes, excitantes, lisibles, qui s'enchaînent sans temps morts (à la hitch des 39 marches) pendant ... les trois premiers quarts (y'a une baisse de régime à la fin, faut le dire). Je pense que le gars Brad Bird, décidément doué, a dû lire le scénario, et se dire que tant pis, il va faire abstraction de ce flot continu d'imbécilités. Mission accompli, il y a quelque chose des scènes folles du cinéma muet et d'animation dans cette volonté de repousser les limites du spectacle. (vu en 2020)

mission impossible protocole fantome

15 mai 2020

Le Lac aux oies sauvages (Nan fang che zhan de ju hui) 2019 Yi'nan Diao

Le film terminé, on se dit que l'on vient de voir un superbe objet formel, aucun doute là-dessus, mais est-ce un bon film ? C'est un polar noir passant de scènes violentes ä des moments suspendus, comme une alternance de plein et de vide. Quelques notes d'instruments traditionnels disséminés ici et là confirment que Yi'nan Diao ancre son film dans une esthétique chinoise classique, on serait donc dans un néo noir mêlant tradition et contemporanéité. Cette chine d'aujourd'hui (mais l'est-elle ?) apparaît cinégénique en diable. La violence éclate sèchement, les pièges des moments plus calmes, qui auraient pu être d'un romantisme déjà trop vu, sont déjoués (la scène du couple dans la barque, gulp). Franchement, difficile de résister à ces plans très esthétiques, à cette forme virtuose, sans gras, mais c'est vrai que parfois les personnages prennent un peu trop la pose, sont un peu trop au service de cette forme. Alors, un peu trop beau pour son propre bien ? Bah, chacun tranchera ; avec le recul je l'aime bien moi, le portrait de cette femme qui naviguant en eaux troubles. (vu en 2020)

 

lac aux oies sauvages

12 mai 2020

L'Amie prodigieuse (L'Amica geniale) Saison 2

Ouais, partagé quand à la saison 1, la deux confirme qu'on est dans un traitement bien trop classique, flattant la nostalgie et appuyant un peu trop sur le mélo. Les deux actrices persistent dans ce jeu un peu raide. Giovanni Amura est pas mal dans le rôle de Stefano. (vu en 2020)

amica geniale s2

12 mai 2020

Magnum force 1973 Ted Post

Ted Post reprend le thème de sa précédente réalisation pour Clint (Pendez-les haut et court ; une justice un chouïa expéditive dirons-nous). Après le saisissant premier volet des Dirty Harry, celui-ci apparaît est certes regardable mais déçoit. Harry Callahan à mis de l'eau dans son vin, et se voit bousculer par une nouvelle génération. L'idée de cette unité clandestine au sein de la police est bien jolie, mais le tout rappelle finalement plus un épisode de Starsky et Hutch (ça doit être David Soul). J'exagère ? On est quand même quelques crans au dessous de la radicalité du premier, sur le fond et surtout sur la forme. Hal Holbrook (le Lieutenant Briggs) est assez mal casté. (vu en 2020)

magnum force

12 mai 2020

Bon voyage 1944 Alfred Hitchcock

Ce court est très hitchcockien, on y retrouve cette touche d'humour dans une histoire par ailleurs très noire. L'histoire est raconté deux fois, la deuxième changeant le sens de la première en faisant durer les plans. L'éxécution fourbe et cruelle de la jeune femme est très réussie. (vu en 2020)

bon voyage

12 mai 2020

Aventure malgache 1944 Alfred Hitchcock

Sans grand intérêt. On peut reconnaître le style d'Hitch dans la scène cadrant Paulette Preney devant son téléphone, s'apprêtant à dénoncer son amant, qui vient de la quitter. (vu en 2020)

aventure malgache

12 mai 2020

The Fighting generation 1944 Alfred Hitchcock

Jennifer Jones en infirmière est le seul intérêt de ce court. (vu en 2020)

fighting generation

12 mai 2020

Breezy 1973 Clint Eastwood

Clint délaisse la question morale et la love story, autant de pièges, et traite avec finesse ce personnage d'homme vieillissant qui, à la source fraîche de cette adolescente, prend conscience du dessèchement de son coeur et de ses idéaux.William Holden est très bon, et Clint fait preuve de tact et de modestie. On le connaitra moins subtil. (vu en 2020)

Breezy

8 mai 2020

Le Chateau de l'araignée (Kumonosu-jô) 1957 Akira Kurosawa

Très, très impressionné par celui-là. Encore une fois AK conçoit une oeuvre destinée à rester : la rencontre avec la sorcière (croyait que c'était un mec moi), révélée par cette incroyable lumière spectrale, psalmodiant sa chanson du ton le plus triste qui soit, c'est à tomber. On ne sait jamais très bien si elle est l'initiatrice de la tragédie à venir, ou si elle en a seulement la prescience. Il faut voir Toshiro Mifune, tout en grands gestes et froncement de sourcils, (il est mignon avec son mille-pattes dans le dos), son jeu a quelque chose de la marionnette, du pantin dont on tire les fils (sa femme ? la sorcière ?). On est pas près d'oublier non plus la façon flippante qu'a sa femme de se déplacer, tout en immobilité, son visage comme un masque, sublimement joué par Isuzu Yamada. Les précédents films d'AK n'étaient pas drôles, mais il y avait toujours un gars qui essayait de faire de son mieux, de continuer d'y croire. Personne pour y croire encore ici, on est dans le coté obscur du maître, et c'est une de ses plus grande oeuvre. La musique est glaçante, la photo construit des à-plat, supprime les volumes (tout est gris, pris dans le brouillard) dans des plans souvent symétriques, de face, les décors sont dépouillés. Tout ceci participe d'une esthétique trouvant sa source dans le théâtre japonais (et tu peux me croire, j'y connais rien), c'est flagrant dans les scènes d'intérieurs comme celle du couple dans la salle à la tâche de sang (brrr) ou celle du banquet (pô très festif). D'ailleurs on n'assiste jamais aux batailles, seulement à leurs rapports. C'est d'une beauté sinistre, extrêmement maîtrisé (sans que ce soit gênant, AK ne se regarde pas filmer), puissant, fait du fracas des armes d'hommes dévorés par leurs ambitions, et de la rêverie triste et morbide des spectres de l'au-delà. Bon, à part ça, j'ai toujours rêve que ce soit Akira Kurosawa qui filme l'adaptation du seigneur des anneaux, ça aurait eu de la gueule. (vu en 2020)

Chateau de l'araignée

4 mai 2020

L'Ombre d'un doute (Shadow of a doubt) 1943 Alfred Hitchcock

L'oncle Charlie débarquant chez les Newton, c'est comme le loup de Tex Avery envahissant Disneyland. Joseph Cotten est parfait, qui chie sur l'humanité entière (faut le voir quand il se laisse aller devant la p'tite famille), malgré tout on se range du coté de sa nièce Charlie, bien mignone et innocente ; son monde est bien soporifique, mais haïr la terre entière, c'est pô marrant non plus. Deux visions du monde quoi. La relation télépathique entre les deux est annoncée par les deux plans symétriques qui les introduisent, les montrant s'emmerdant sur leur lit. La fin dans le train est superbe, une tentative de meurtre comme un ébat amoureux, la mort de l'autre en guise d'orgasme libérateur (Hitch le précurseur du giallo, encore). On a des pointes d'humour qui viennent alléger cette trame très sombre ; les remarques des gamins ou les discussions du patriarche avec son pote, dont le hobby est d'imaginer le meurtre parfait, marrant. La nièce Charlie passe par un parcours effrayant par lequel elle quitte son monde enfantin et se découvrir adulte. Peut-être fondera-t-elle un foyer sur le modèle de ses parents, ou peut-être assassinera-t-elle son bénêt de mari, par désoeuvrement, qui sait ? (vu en 2020)

ombre d'un doute

2 mai 2020

Le Cercle rouge 1970 Jean-Pierre Melville

 

Les criminels et les policiers du Cercle Rouge appartiennent au même monde ("tous coupables"). Ils accomplissent leurs tâches avec méthode, tendus vers leur but, avec une foi inébranlable. Ils existent par leurs gestes, l'immobilité leur est fatale (les habitants du placard), en cela ils sont des héros bressoniens. Ils ne se définissent pas par leur paroles ("Je ne peux pas te dire qui je suis en gardant les mains en l'air"), le film est peu bavard. Ils sont à l'image de Melville, qui confectionne son film avec le même soin maniaque que ses personnages accomplissent leur casse, la même économie, la même sobriété, la même foi absolue dans le cinéma. Son monde est un espace mental (il n'est pas question de réalisme, de pittoresque à la Sautet) où les hommes baladent leur solitude dans des villes grises et des campagnes marronnasses. C'est une évidence de dire qu'ils n'ont ni psychologie ni affects, ils sont des moines, interprétés par des acteurs au jeu minimal qui trouvent là leur meilleur rôle. Qui est cette femme qui offre une rose rouge à Alain Delon dans ce night club ? Il esquisse un début de sourire, par là même se laisse distraire une unique fois, et on sent qu'il précipite sa perte. Cette femme à la rose était un signe qu'il n'a pas su lire. Melville disait qu'une jolie femme ne l'intéressait que si elle pouvait jouer un rôle dans un de ses film. Le Cercle Rouge est pure cinéma (qui n'a pas été mélangé, simple, sans superflu, chaste), pure esthétique, absolu (sans restriction, sans limite, total), immense. (vu en 2020)

 

cercle rouge

2 mai 2020

Cinquième colonne (Saboteur) 1942 Alfred Hitchcock

Il y a là-dedans une poignée de scènes incontournables de la filmo de Hitch ; le final sur la statue de la liberté, la fusillade dans le cinéma, superbe, mais aussi la scène dans la roulotte du cirque, celle du gars aveugle qui voit mieux que tout le monde, le gamin qui pleure en voyant les menottes aux poignets de Robert Cummings (une idée toute simple mais fallait y penser), l'utilisation des maquettes, et encore plein de choses inventives qui rappellent le meilleur de sa période anglaise. Quelques réserves néanmoins : d'abord ce scénario un peu brouillon (comment Robet Cummings s'échappe-t-il du garde manger ? Comment Priscillia Lane s'échappe-t-elle de la ville fantôme et comment gagne-t-elle New York ? Que va-t-il arriver au barrage ? Et ce couple très peu hitchcockien). C'est une tentative de refaire les 39 Marches aux états-unis, quand même loin d'égaler l'original. La prochaine sera la bonne. Hitch himself met le mieux le doigt dessus : "...je dirais que le script n'était pas assez rigoureux. Je n'avais pas l'esprit assez alerte pour dominer le scénario original. Il y avait là-dedansune masse d'idées mais elle n'étaient pas bien ordonnées et elles n'étaient pas sélectionnées avec suffisammant de soin ; j'ai l'impression que tout cela aurait dû être nettoyé et fermement rédigé avant le tournage. Cela prouve qu'une masse d'idées ne suffit pas à composer un film réussi si elles ne sont pas présentées avec suffisamment de soin et avec une totale conscience de la forme." (Hitchcock-Truffaut). (vu en 2020)

 

cinquième colonne

2 mai 2020

7h58 ce matin là (Before the devil knows you're dead) 2007 Sydney Lumet

Au début, tout ça parait excellent, mise en scène à l'ancienne, par un gars qui a du métier et qui n'a plus rien à prouver. Puis à la fin, on se dit qu'on a déjà vu ça trop de fois, que le film en rajoute exprès dans la noirceur ("tu ne savais pas ce qu'on pouvait faire pour du fric, maintenant tu le sais, Charlie"), qu'il en fait trop dans ce réalisme dramatique, qu'il n'a pas grand chose à dire sur son époque (ça pourrait arriver n'importe où, n'importe quand, alors que des auteurs comme les Coen (au bol) auraient amenés une époque, un contexte, et une distance bienvenue), et que sa construction morcellée en différents points de vue qui reviennent sur la même histoire n'est pas justifiée. Après tout, peut-être que Sydney Lumet avait quelque chose à prouver ; qu'il pouvait encore faire de bons films. Plus que mitigé donc. (vu en 2020)

7h58 ce matin là

2 mai 2020

L'Homme des hautes plaines (High plains drifter) 1973 Clint Eastwood

Deuxième réalisation et superbe western qui envoie du bois. On y sent Clint the man beaucoup plus sûr de ses choix, et c'est donc du tout bon, notamment l'acteur (quand n'est-il pas bon ?), en cowboy post-Léonien, une figure sans psychologie, tout en présence, en attitude, et en répliques sèches qui calment tout le monde. Bonne musique également, toujours à propos (Dee Barton). On est pas près d'oublier cette petite ville repeinte en rouge sang, au bord de ce lac (bizarre ça, une ville de western au bord d'un lac, d'autant qu'on voit pas grand monde dessus), ce décor théatral, minimal, qui plante cette histoire dans un espace abstrait, hors du temps. Coup de maître, moi je dis. (vu en 2020)

homme des hautes plaines

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