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19 avril 2020

Swimming pool 2003 François Ozon

On voit bien l'intention, faire un film sulfureux et trouble avec un chouette duo de femmes, partir d'une situation concrète, la faire basculer petit à petit dans l'onirisme pour finir sur une mise en abîme de ses actrices et de la création.  Le bon, c'est Charlotte Rampling (toujours la classe) et Ludivine Sagnier, dont Ozon film bien la sensualité. Ça rappelle l'atmosphère trouble de La Piscine. Mais Ozon semble se prendre les pieds avec les différentes lectures de son film, comme s'il était finalement impuissant à livrer une simple histoire et qu'il lui faille "retourner" son intrigue pour lui donner de la consistance. C'est peut-être là un des problèmes avec Ozon, ses constructions se voient trop. A l'inverse, je trouve le début plutôt bon, puis de moins en moins convaincant à mesure que le scénario révèle ses astuces. Jusqu'au twist final, qu'on voit arriver de loin, par lequel le film achève de se dégonfler. Alors pas désagréable, mais pas convaincu non plus. (vu en 2017-2018)

swimming pool

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21 juin 2020

La Loi du silence (I Confess) 1953 Alfred Hitchcock

Celui-là est assez innatendu, se déroulant au Quebec (!) dans l'ombre sinistre d'imposantes églises, catholiques (!!), à peu près dénué de virtuosité, d'humour, de spirit. Tout ça pour dire que ça ne signifie pas que ce soit mauvais, loin de là. Le mari (Roger Dann), qu'on voit peu, a une attitude exemplaire dis-donc. (vu en 2020)

loi du silence

15 avril 2020

Hero (Ying Xiong) 2002 Yimou Zhang

Cette machination incroyable pour se rapprocher assez près du roi et lui porter un coup fatal, ces différentes strates du récit changeant le sens des chapitres précédents, cette esthétique clinquante ; dit comme ça, on pourrait croire à un film du Chu Yuan de la glorieuse époque Chaw Brothers. Chez ce dernier, il fallait toujours courir après le récit pour ne pas se faire distancer, et puis c'était assez fun, sans vouloir être réducteur. Chez Zhang, c'est sûr que ça va pas trop vite, on a bien le temps de tout capter. On dirait qu'il plie le genre du wu xia pian pour l'amener au public occidental (c'était le mouvement inverse qui s'opérait jusqu'alors). Le film mise tout sur un visuel convocant moults jolis costumes, codes couleurs, fréquents ralentis, combats en apesanteur sur musique zen new age, et de fait certaines scènes fonctionnent et sont vraiment pas mal, d'autres moins. Le problème selon moi est que cette esthétique très m'a tu vu (disont que Zhang n'a pas peur d'en faire trop), ce jeu désincarné, ces combats plus mentaux que physiques, le manque de distance qu'aurait apporté une touche d'humour, donne un film un peu déminéralisé, statique, un comble pour le cinéma d'art martiaux, où le mouvement est tout. Et Zhang Ziyi joue comme une casserole (faite la taire !). Mais on ne peux pas enlever à Zhang Yimou le goût de l'expérimentation, et son film s'inscrit dans une longue tradition du film de sabre, qu'il prolonge et renouvelle. (vu en 2018-2018)

hero

15 juillet 2020

L'Inspecteur de met à table (Lamb to the slaughter) 1958 Alfred Hitchcock

Ce court de la série Alfred Hitchcock présente est assez marrant (l'épouse qui tue son mari d'un coup de gigot congelé) et malicieux (elle sert le gigot à l'inspecteur et son équipe alors qu'il se demande pourquoi ils ne retrouvent pas l'arme du crime). Barbara Bel Geddes est très bien. Très chouette récréation. On ne quitte pas une femme sans dommage. (vu en 2020)

inspecteur se met à table

24 avril 2020

Boulevard de la mort (Death proof) 2007 Quentin Tarantino

Pas de big histoire ici, on peut résumer le film en dix secondes : des nanas dans des bars, des restos, des bagnoles, qui causent sans arrêt, un cascadeur serial killer, et deux scènes de bagnoles. C'est mince einh ? Oui mais c'est un délice de chaque instant. C'est filmé avec une attention maniaque, un plaisir communicatif. Manifestement le Quentin aime ces filles qui se balance des répliques de camioneurs. Il existe un mot pour parler de virilité féminine ? Boulevard... s'inscrit dans la descendance de ces films de strong women (Russ meyer, ceux avec Meiko Kaji...) et (j'ose) est un grand film sur le féminin vu par un homme. Il peut-être facile de le sous-estimer dans la filmographie du bonhomme, c'est à mon avis un de ses meilleurs ; disons que c'est un bon prétendant pour être numéro deux derrière Jackie Brown. (vu en 2020)

 

boulevard de la mort

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16 mai 2020

Proxima 2019 Alice Winocour

Ce n'est pas un film de SF mais on ne peut s'empêcher de le comparer aux récents Ad Astra, First Man ou Interstellar, qui eux aussi mêle le cosmos (le plus grand que soi) à l'intime. Le film convainc par sa simplicité : pas besoin de deuil, de la mort d'un proche, d'un œdipie compliqué, de catastrophe planétaire ni de FX chiadé, de spectaculaire et de surligné. On va dans l'espace, l'entrainement est ce qu'il est, on abandonne sa petite fille pour un an mais ça ira, voilà. (vu en 2020)

 

proxima

17 avril 2020

The Walk: Rêver plus haut (The Walk) 2015 Robert Zemeckis

C'est l'histoire d'un mec qui se la pête, qui veut marcher sur un câble tendu entre les deux tours (ouais, celles-là), parce que tu vois, il laisse libre cours à ses rêves, lui. Ouais, j'ai trouvé dommage qu'il se pête pas la gueule moi. Ça doit être l'acteur, immonde et suffisant, ou ce Paris de carte postale à gerber. Et faut dire que ce qui précède l'exploit (j'avoue faut le faire) qui n'arrive qu'a la fin, n'a mais alors strictement aucun intérêt. Beurk. (vu en 2017-2018)

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23 juillet 2020

Détour (Detour) 1945 Edgar G. Ulmer

Ce petit film jouit d'une excellente réputation, et d'une entrée chez Criterion. C'est pas mal, même si je m'attendais à mieux. Ulmer est un bricoleur débrouillard qui sait tirer pari du peu qu'il a, et il n'a pas beaucoup, apparemment. Bon, ça reste un petit film, c'est vite expédié, on dirait un épisode d'Alfred Hitchcock présente, qu'on aurait développé sur une heure, pour te faire une idée.

detour

16 juin 2020

Big man Japan (dai-nihonjin) 2007 Hiroshi Matsumoto

Le "pitch" est suffisamment drôle : un reportage sur un gars qui peut se transformer en "Big man Japan", soit un mec en slip de la taille d'un building, employé par le gouvernement pour protéger le Japon contre des monstres improbables (mon préféré : Evil Stare Monster"). Entre deux combats, un journaliste et un cameraman, toujours hors champs, suivent partout ce mec déprimé par son divorce, par son boulot, par les remarques blessantes de la population qui suivent ses interventions en mode téléréalité et qui le trouve ringard et démodé, par son agent qui loue des emplacements de son corps aux sponsors. C'est drôle et triste, loufoque, surréaliste, touchant. Hiroshi Matsumoto a l'air de faire son film dans son coin, en dehors de toute influence, avec soin et obstination. Ça fait du bien de savoir qu'un gars fait ce cinéma là. (vu en 2020)

big man japan

24 juillet 2020

Un Justicier dans la ville (Death wish) 1974 Michael Winner

Ce n'est pas un excellent film, mais c'est un bon scénario, qui aurait mérité un meilleur traitement. Tel quel, sans être éblouissant, ça fait le job, Charles Bronson y apporte un coté, euh, populaire ou grand public, qui brouille les pistes entre le divertissement et le fond, on va dire. Il faut croire que la recette est bonne, vu le succès à l'époque et sa place aujourd'hui.

 

justicier dans la ville

19 avril 2020

En liberté ! 2018 Pierre Salvadori

La comédie de l'année, tu parles ! Il y a bien une poignée de gags bien envoyés, sinon j'ai l'impression que le film essaie (d'être drôle ? décalé ?) sans vraiment y arriver. J'aime bien Haenel moi, par contre j'ai trouvé les efforts de Pio Marmaï tout faux, sans parler d'Audrey Tautou... (vu en 2017-2018)

en liberté

7 juillet 2020

Fenêtre sur cour (Rear window) 1954 Alfred Hitchcock

C'est méga bien, c'est aussi le film le plus analysé, décortiqué, disséqué, interprété de l'Histoire, qui a donné lieu à tant de textes passionnants, que veux-tu que je dise, moi ? Du coup je suis sans mots. J'aime ce film depuis que je suis gamin, même si je n'y voyais bien sûr pas toutes ses lectures, sa symbolique (même maintenant, bref...), mais c'est le propre des grands réalisateurs, de faire des films divertissant et savant à la fois, n'est-ce pas ? Bref, à la revoyure, j'ai été surpris par ce plan de l'hélicoptère (j'ai rêvé ?), j'ai aimé cette lecture du mariage, et le fait que James Stewart ne tombe amoureux de Grace Kelly que quand elle passe de l'autre coté, qu'elle devient inaccessible, qu'il peut enfin l'observer avec ses jumelles, comme s'il ne la voyait pas avant ça. Le plan sur ses mains, quand elle montre la bague à son doigt, est magique. On y voit aussi un échange de baiser torride, et je ne me rappelais pas cette touchante tirade de la maîtresse du petit chien. Voilà. (vu en 2020)

fenetre sur cour

30 janvier 2020

Apprenti gigolo (Fading gigolo) 2013 John Turturro

On aime bien John Turturro l'acteur (Jesus !) c'est d'autant plus consternant de découvrir ce film qu'il a réalisé et interprété. Alors, c'est un type super sympa (Turturro himself), il est gigolo mais il est super sympa, super sensible (ça empêche pas, d'accord), et il sait cuisiner en plus. Son mac c'est Woody Allen, qui n'arrive pas à être drôle, même s'il joue comme dans ses autres films, comme quoi. Vanessa Paradis joue, mal, une veuve juive (!) inconsolable, qui se fait consoler quand même (et masser, aussi) par le gigolo super sympa, du coup elle reprend goût à la vie la pauvre (en plus il lui fait la cuisine). Bref, c'est jamais drôle, ça nous dit que la tolérance y'a que ça de vrai, et que NY est sa capitale. On a vite envie de distribuer des claques à tout le monde. (vu en 2017-2018)

apprenti gigolo

28 avril 2020

Soupçons (Suspicion) 1941 Alfred Hitchcock

Quand même, quel dommage que la fin ne soit pas à la hauteur (on sait que ce n'est pas celle qu'il souhaitait), on a sinon que des raisons d'aimer ce film. La scène du verre de lait of course, Cary Grant (me plait bien décidemment) est génial, les ombres qui emprisonnent la frêle Joan Fontaine dans la toile du doute. On y voit aussi une auteur de roman policier dont les idées de meurtres semblent inspirer Cary Grant, c'est délicieux. Note qu'on ne croit pas une seconde à sa sincérité, à celui-là. Ah, Heather Angel est craquante en soubrette, je dis ça comme ça (elle est aussi dans Lifeboat). (vu en 2020)

soupçons2

7 juillet 2020

La Main au collet (To catch a thief) 1955 Alfred Hitchcock

Pas top, dénué de suspens, Cary Grant fait un peu pitié en retraité sur la côte d'azur (quelle dégaine ! On s'attend à voir surgir De Funes). Jolis paysages, jolis couleurs, mais bon... Allez, c'est pas déplaisant non plus, il y a Mme Feu sous la Glace (Grace Kelly), elle est même le seul intérêt du film : son baiser inattendu sur le seuil de sa chambre, l'escapade en voiture pied au plancher où elle domine voir terrifie son mâle, et la scène d'amour pendant les feux d'artifice, tellement suggestif que c'en est presque vulgaire. Presque. Sinon c'est assez décevant, je regrette d'avoir à le dire.  Cette débauche de couleurs (Elles sont assez moches ces nuits verdâtres) et de sexe (suggestif) sont assez De Palmesque, maintenant que j'y pense. (vu en 2020)

main au collet

2 août 2020

Les Vierges de Satan (The Devil rides out) 1968 Terence Fisher

vierges de satan

Voilà quelques années que j'ai envie de voir ce film. Penses-tu : Terence Fisher, Christopher Lee, Richard Matheson au scénario, de la sorcellerie, mama mia. Beh c'est tellement mauvais que c'en est amusant. Il a pas dû se surmener en écrivant ça, le gars Matheson : on ne saura rien de rien de ses personnages, qui sont-ils, que veulent-ils, etc. Pourquoi l'un deux arrive en hélico au début du film ? On s'en fout. Pourquoi, avant de s'inquieter de la disparition de son ami et d'appeler l'autre à la rescousse, Christopher Lee n'est pas allé voir s'il était chez lui (vu qu'il y était) ? On s'en fout. De même, Christopher Lee s'absente deux fois, laissant les autres se démerder, puis réapparait, sans qu'on sache vraiment pourquoi. Ou alors Leon Greene qui épie une messe noire en pleine forêt, aussi discret derrière son buisson que s'il éclusait un Mannhatan au bar de l'hôtel de la Paix. Bon, la liste des questions sans réponses, raccourcis maladroits, situatios ridicules et autres coïncidences invraisemblables est très longue. Christopher Lee porte bien le costume trois pièces mais ne fait pas grand chose d'autre. Terence Fisher fait le minimum du minimum lui aussi. Les effets spéciaux sont pô terrible, ont mal vieilli, mais c'est pô grave. Bref un script pas en état d'être filmé, et un film nanardesque. La seule bonne chose reste le titre français, malheureusement mensonger. A noter que le film inclus sa propre autocritique quand Paul Eddington, pas convaincu de l'existence du diable, émet son avis : -"Frankly, I think we're behaving like a pack of idiots.". A noter également, dans le rôle de Tanith, Nike Arrighi, qui joue la maquilleuse dans La Nuit Américaine. En 1968, ces vierges ne risquaient pas de faire de l'ombre à Polanski. (vu en 2020)

18 juin 2020

Lost in translation 2003 Sofia Coppola

Un dispositif léger, un Tokyo qui évite la visite touristique - heureusement - tout de stimuli pour la vue et l'ou!ie, Bill Murray pour la comédie, Scarlett Johannson pour le charme, une chouette bande son, tous les ingrédients sont là pour renouveler la comédie romantique. On plane avec ces persos jetlagués et détachés, même si tout n'est pas réussi, Murray cabotine un peu, certaines scènes sont foirées, en trop (la call girl), mais le charme opère à fond. C'est tout autant un reportage sur ces deux stars, assayant le statut d'ìcone de l'un et observant l'autre le devenir. (vu en 2020)

lost in translation

26 juillet 2020

Désirs volés (Nusumareta yokujô) 1958 Shohei Imamura

Je reconnais bien le style de l'auteur de Cochons et Cuirassés, même si ce premier film n'est pas si percutant. Il y a donc une troupe de théâtre fauchées, rigolarde et très vivante, un jeune homme tiraillé entre désirs et sentiments, entre passion et bon sens , des hommes toujours dans leur obsessions, que ce soit professionnelle ou sexuelle, des femmes les pieds sur terre qui leur tienne vaillamment tête. Ça bouge, ça crie, Imamura en fait une marmite en ébullition et regarde tout ça avec réalisme et tendresse. (vu en 2020)

désirs volés

15 juillet 2020

Le sang des innocents (Non ho sonno) 2001 Dario Argento

On le sait depuis longtemps, mais ça fait toujours mal de le constater : Dario est tombé bien bas. Celui-là assez navrant, c'est mal joué, hormis Max Von Sydow qui s'en tire parce qu'il a du métier, et puis qu'est-ce que c'est moche. Il est facile, et tentant, d'imaginer la scène du tain s'il l'avait tourné dans ses grandes années. Comment un mec qui racontait ses histoires avec une esthétique si puissante, peut-il pondre quelque chose comme ça ? Je me dis que le manque de budget n'explique pas tout. J'ai mal pour lui, il doit être conscient d'être dans le caniveau, mais il continue, vaille que vaille. C'est assez touchant de le voir s'obstiner dans sa voie, celle de la peur, des pulsions criminelles, tout ça, sans le talent d'alors, mais avec une sincérité dont on ne saurait douter, une manière de rester fidèle à lui-même. Ses films dernière période ne sont pas bons, mais ils sont certainement âpres, durs, comme l'étaient aussi ses grands films, d'ailleurs. (vu en 2020)

non ho sonno

17 avril 2020

Under the skin 2013 Jonathan Glazer

Un film important pour moi, un de ces films qui fait qu'on continu à en regarder et qu'on sait que, de temps à autre, rarement certes, on va tomber sur une pépite comme celle là. C'est ce genre d'oeuvres qui te donne le sentiment de voir quelque chose pour la première fois (qui lave le regard), quelque chose de neuf. Alors j'ai terriblement aimé cette caméra clandestine, ces scènes de séduction jamais vues, ces autres scènes dans cet étrange lieu où Scarlett attire ses proies, ce que Jonathan Glazer filme de ce corps, déguisant d'abord sa star pour la rendre anonyme, lui ôtant tout glamour, avant de la montrer nue comme un vers, ce récit (pas clef en main, mais désarçonnant par sa simplicité) qui préfère le mystère aux explications, la stupéfiante beauté de ses plans, la mise en scène singulière. Et puis ces paysages débarrassés du beau et du laid, le désir, la naissance toute simple de l'émotion, ce monde de monstres (le nôtre donc). On pense à tous ces classiques racontant le séjour sur terre d'un extra-terrestre, auxquels il vient s'ajouter, les surplombant d'une bonne tête. La fin évoque une horreur familière (celle des camps ? Jonathan Glazer prépare un film la-dessus) Ce film séduit, piège, comme Scarlett ses proies, puis désarçonne et laisse nu. Me semble évident que c'est un des plus grands films de la décennie. (vu en 2017-2018)

under the skin

28 juillet 2020

L'Extravagant Mr Deeds (Mr. Deeds goes to town) 1936 Frank Capra

Les craintes du début sont vite balayées : on pouvait croire que ça va être le film des gens simples et leur bons sentiments, genre Forrest Gump, mais non, le scénario est très malin. Mr. Deeds peut paraître naïf, et il l'est, mais il a aussi oublié d'être con. A partir de là, c'est une excellente comédie, Capra a le sens du rythme, sa mise en scène a quelque chose d'efficace, au service des acteurs, mais accélérant quand il faut (voir l'accident du début expédié en trois secondes et trois plans). Et même si bons sentiments il y a forcément, il a l'élégance de les glisser sous un humour irrésistible, sans oublier de gratter là où ça démange. Le beau Gary Cooper à toujours l'air de se sentir un peu trop grand dans sa carcasse, Jean Arthur est une femme à marier. C'est mon premier Capra, je ne pensais pas être conquis, mais c'est le cas. (vu en 2020)

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7 avril 2020

Ghost in the shell 2017 Rupert Sanders

Evidemment, il manque le vertige de l'anime, qui lui s'appropriat le manga original (jamais eu envie de le lire), ramenée ici à une histoire complètement conne, (la méchante multinationale qui abuse trop quand même), là où Mamoru Oshii nous racontait la naissance et l'émancipation d'une nouvelle forme de conscience, pas moins (enfin je crois). La science fiction, qui était sujet de l'originale, est ici objet (c'est à dire ramenée aux gadgets). Quelques scènes ont beau être décalquées sur l'original, la musique aussi, rien n'y fait. Le plus troublant, c'est qu'en faisant de Scarlett Johansson un cyborg, il lui retire tout ce que son corps exprime habituellement, elle n'est plus la femme Scarlett Johansson, elle est juste le major, véhicule désincarné qui ne dit rien (du major Motoko Kusanagi, qui avait un nom en passant, émanait une conscience alerte et inquiète, une séduction froide). Il ne nous manque pas seulement la séduction dont ce corps est démuni, il nous manque le point de vue du Major sur ce monde (la déambulation dans la ville, la scène essentielle de l'anime). Bref, une grande entreprise de déminéralisation. J'ai dis aussi que c'était moche ? (vu en 2017-2018)

ghost in the shell

17 février 2020

Castle Freak 1985 Stuart Gordon

Les plus d’abord : voilà un petit film d’horreur brut et sans ironie, sans maniérisme, ce qui n’est pas si courant. Et Barbara Crampton et Jessica Dollarhide sont vraiment bien. Après, Jeffrey Combs, marrant dans Re-Animator, montre ici ses limites, alors qu’il ne peut plus faire le guignol, et Stuart Gordon itou : sa mise en scène est assez terre à terre, genre telefilm de base, et échoue à nous impliquer. Le film manque d'ambiance, ne crée pas son univers, on sent qu'ils ont juste trouvé un vieux chateau en Italie, et basta. Et faut dire que, si le drame familial marche assez bien , l'histoire est finalement assez banale. Typiquement le film sincère qu’on aurait souhaité aimer, car l'horreur est bien là, mais qu’on va pas forcément regarder de nouveau, tant c’est juste moyen. (vu en 2017-2018)

castle freak

12 mai 2020

Breezy 1973 Clint Eastwood

Clint délaisse la question morale et la love story, autant de pièges, et traite avec finesse ce personnage d'homme vieillissant qui, à la source fraîche de cette adolescente, prend conscience du dessèchement de son coeur et de ses idéaux.William Holden est très bon, et Clint fait preuve de tact et de modestie. On le connaitra moins subtil. (vu en 2020)

Breezy

9 juillet 2020

Eraserhead 1977 David Lynch

Je n'ai jamais été trop pressé de voir ce film, bon c'est chose faite. Et j'ai vu ce à quoi je m'attendais : images et bande son fortes, univers anxiogène, le tout est très arty. Un film qu'on imagine projetté dans la salle d'un musée d'art contemporain. Ma limite, c'est que jamais on ne s'attache aux personnages, et donc au récit (vaut mieux pas s'attacher au bébé remarque...), a vrai dire on s'en balance une peu des misères d'Henry. Là où j'ai été étonné, c'est de voir que l'univers de Lynch est déjà là, les intérieurs louches, les motifs de la moquette, les branches d'arbres sur leur cône de terre, les longs silences entre les dialogues, l'électricité, etc. C'est pas gai, mais j'ai cru déceler un certain humour derrière tout ça (ou c'est moi ?). (vu en 2020)

eraserhead

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